LE SAINT PATRON DES SPORTIFS
SAINT DON BOSCO

             Aujourd’hui, les vertus du sport ne sont pas à démontrer. Au XIXème siècle, il n’en était pas ainsi : les conditions de vie étant plus dures, le loisir et la détente n’étaient pas considérés comme indispensables. Pour Don Bosco, au contraire, ils sont essentiels.

Le petit Jean Bosco sur la corde, comme le funambule qu’il avait observé à la foire ; qui grimpe aux arbres pour visiter les nids. Jean Bosco, adolescent, qui concourt avec le bateleur qui concurrençait ses activités du dimanche après-midi : vainqueur à la course, au saut, et faisant le poirier au sommet d’un arbre. Le prêtre Jean Bosco, qui « vole » la bourse de quelques jeunes oisifs et les distance à la course, pour les amener bien malgré eux dans les murs de son œuvre naissante ; et qui se mêle aux jeux des enfants, quitte à courir avec eux sur la cour…

Toutes ces images collent à l’histoire de Don Bosco. On ne peut pas l’envisager sans cet aspect facétieux et original : le saint patron des saltimbanques, acrobate et sportif, qui place la cour, au sein de son système pédagogique, au même niveau de nécessité que la chapelle, l’atelier et la salle de classe. Pour lui, il en va de sa conception d’une éducation intégrale.

Un garçon de 12 à 17 ans, comme ceux qu’il accueillait, a besoin de se dépenser physiquement, de se confronter aux autres dans diverses activités ludiques et sportives. Dans bien d’autres systèmes éducatifs, on se méfie du corps et de ses besoins, particulièrement lorsqu’il s’agit d’adolescents ; Don Bosco, par contre, ne peut envisager la vie de son internat sans les longues marches dans la campagne environnante, les courses, les jeux et concours sportifs divers organisés les dimanches et jours de fête.

Don Bosco sait bien qu’il n’accueille pas que de petits « intellectuels », loin de là ! Beaucoup de ses jeunes sont des apprentis qui n’aiment guère l’école. Le lieu de leur réussite ne peut être la salle de classe. Pour se réaliser, chacun a besoin d’activités où tous se retrouvent sur un pied d’égalité. Le sport en fait partie, indéniablement. De plus, c’est une saine occupation, qui contribue à acquérir le sens de l’effort, l’esprit d’équipe, l’apprentissage d’une compétition qui n’écrase pas l’adversaire.

Ainsi, la pédagogie de Don Bosco inclut naturellement le sport dans son système d’éducation, et voit d’un bon œil tout ce qui relève des activités sportives, avec tout ce qu’elles apportent : apprentissage des règles, cohésion du groupe, intégration. Don Bosco recommandait à chaque éducateur d’être présent sur la cour et de se mêler aux différents sports. Lui-même n’était d’ailleurs pas le dernier à participer !

Jean-Noël CHARMOILLE