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PRIERES SPORTIVES
PRIERE POUR L'ENDURO DU TOUQUET
	Loué sois tu, Seigneur, pour notre frère le sable ! 
ses grains sont si nombreux qu'on ne peut les compter
et tu t'en es servi pour ouvrir devant Abraham une espérance infinie.
Il est le matériau où l'enfant modèle ses premiers chefs d'oeuvres.
Il devient béton pour les murs, verre pour la table, puce pour l'ordinateur.
Mais tu nous mets en garde dans l'Evangile :
Si tu construis ta maison sur le sable, elle s'écroulera dans la tempête !
Alors, aide nous à trouver le roc sur lequel nous pourrons bâtir le monde et élever nos vies,
tout en prenant plaisir aux feux de la plage.

Loué sois tu, Seigneur, pour notre soeur la vitesse !
elle nous grise comme un alcool, elle nous porte comme un oiseau,
elle nous rend fragiles et forts, elle tue et elle fascine.
elle est dépassement de soi-même, maîtrise et liberté.
elle est rêve impossible d'être ici et ailleurs, d'être aujourd'hui et demain.
elle est quête d'un au-delà du temps qui serait l'éternel.
Dieu, toi seul sais être contemporain de chaque moment de l'histoire et présent à chaque lieu de l'espace,
sois indulgent pour nos efforts maladroits et risqués quand nous voulons être un peu comme toi.

Loué sois tu, Seigneur, pour notre soeur la machine !
elle prolonge notre cerveau autant que notre main et ses performances sont les nôtres.
mais il lui arrive de nous entraîner, au-delà de notre sagesse, sur les risques de la vanité.
il lui arrive de se cabrer comme un cheval rétif quand on lui demande trop.
il lui arrive d'enrichir les uns et d'écraser les autres d'épargner la peine et d'engendrer le chômage.
il lui arrive de salir la terre qui lui prête ses carburants et d'imposer son pouvoir à l'ouvrier qui s'en sert.
Oui, Créateur, tu as fait l'homme avec fierté - Il te ressemblait !
mais tu en as reçu tant de blessures !
comprends-nous ! nous sommes fiers de nos machines - elles nous ressemblent !
puissions-nous en tirer plus de foi que de souffrances !

Loué sois tu, Seigneur, pour la foule de nos frères et soeurs !
tu sais la foi des foules en fête, le plaisir d'être en nombre, la force d'être ensemble.
tu sais la complicité et l'entr'aide, la chaleur et l'enthousiasme qui circulent entre les regards qui se croisent,
les épaules qui se frôlent, les rires qui se partagent.
tu sais aussi qu'il suffit d'un incident pour que la fête vire au drame,
pour que les supporters deviennent des hooligans, pour qu'un accrochage déclenche un affrontement.
tu sais la colère qui se cache dans un rassemblement bon enfant.
Jésus acclamé par les foules le dimanche et condamné par elles le vendredi,
suivi aujourd'hui et abandonné demain
n'oublie pas ton projet de rassembler tous les hommes dans un grand peuple fraternel.

Monseigneur Jacques Noyer