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TEMOIGNAGE DE SPORTIF DE HAUT NIVEAU
DEMETRIUS FERREIRA

               Le plus important dans ma vie c'est le Seigneur

Défenseur latéral, Demetrius Ferreira a réalisé quant à lui sa troisième saison avec l'autre olympique, celui qui anime tant de passion sur la Canebière, l'Olympique de Marseille (OM).

Il est brésilien et possède l'expérience footballistique du trentenaire, mais sa caractéristique est sans conteste sa foi affichée en Jésus-Christ. Au travers de cet entretien le footballeur nous partage son parcours spirituel, sa manière de vivre sa foi dans son club, mais aussi ses valeurs, conseils et projets...etc.

Propos recueillis par Paul Ohlott. (topchretien.com)

Paul Ohlott : « Demetrius, quel a été votre cheminement spirituel?»

Demetrius Ferreira : «J'ai connu le Seigneur en 1991, lorsque je jouais au football dans une équipe au Brésil. Dans cette équipe, il y avait de nombreux chrétiens. J'étais jeune et dès que j'ai commencé à jouer avec les pros et donc à me rendre à l'hôtel avec eux, j'ai été invité à une réunion évangélique. C'est au cours de l'une de ces réunions que j'ai été touché par l'Evangile. Dieu a su trouver mon coeur alors qu'au départ je m'y rendais surtout pour être en contact avec les joueurs. Avant cette réunion, je n'étais pas du tout chrétien. C'est vrai qu'il y a beaucoup de catholiques au Brésil, et mes parents l'étaient aussi. Mais, catholique au Brésil signifie juste croire en Dieu et non vivre pour Lui et se rendre régulièrement à l'église. On entend parfois parler de Dieu, mais on ne le connaît pas et c'était la première fois que j'entendais vraiment des chrétiens me parler de la Parole de Dieu et de Jésus-Christ. La Parole de Dieu est puissante, et sans avoir tout compris sur Jésus, le Saint-Esprit a fait son oeuvre en moi. Jusqu'à aujourd'hui, j'ai essayé d'être fidèle au Seigneur. C'est vrai que nous sommes des êtres humains, nous sommes faibles, mais je sais que ma réussite et tout ce que j'ai pu faire jusqu'à maintenant je le dois à Dieu uniquement. La Bible nous dit que nous ne pouvons rien faire sans Jésus, et c'est une réalité». «La chose la plus importante dans ma vie ce n'est pas la pratique d'une religion, mais le Seigneur»

Paul Ohlott : «Vous avez quitté le Brésil pour la France. N'avez-vous pas senti une grande différence, spirituellement parlant...?»

Demetrius Ferreira : «C'est vrai qu'au niveau spirituel, ça change beaucoup entre le Brésil et la France. On se sent moins libre de parler du Seigneur ici, et il y a très peu de joueurs chrétiens. J'ai remarqué aussi qu'en France, quand quelqu'un témoigne de la nécessité d'avoir le Seigneur dans sa vie, on le considère comme un être faible. Je reconnais que ça n'a pas toujours été facile de supporter cela. La situation était d'autant plus difficile que ma femme et moi-même n'avons pas pu aller à l'église en France les deux premières années, tout simplement parce que nous ne parlions pas le français. Et là on a ressenti un vide, car on ne peut pas vivre sans l'église». Paul Ohlott : «N'est-ce pas difficile d'aller dans une église à Marseille, quand on est un joueur à l'OM?» Demetrius Ferreira : «Marseille n'est pas une ville comme les autres, il y a une ferveur importante, et l'Olympique de Marseille, c'est presque une religion. Quand j'ai joué auparavant à Bastia, je pouvais aller à l'église plus facilement, et on pouvait parler du Seigneur avec les frères et soeurs. Alors qu'à Marseille, on ne me parle que du football ! Parfois, c'est vrai que ce n'est pas évident car je ne vais pas à l'église pour parler du foot, mais pour être avec Dieu et échanger spirituellement. Heureusement, j'ai des amis qui ont cette sagesse de ne pas me parler de foot et qui me permettent de faire un break». «Je n'accepterai jamais de me considérer comme une idole!»

Paul Ohlott : «Demetrius, pensez-vous que le football peut être un vecteur important pour l'évangélisation mondiale, comme on a pu le voir lors de la dernière coupe du monde?»

Demetrius Ferreira : «Oui et non. Je crois qu'au-delà des tee-shirts, le plus important c'est d'avoir une image de chrétien, c'est-à-dire de refléter Jésus sur le terrain, et ce n'est pas évident. J'ai beaucoup progressé à ce sujet, parce que lorsque je suis arrivé en France en 1998, j'étais beaucoup plus nerveux qu'aujourd'hui. Mais, en tous les cas, il faut saisir la moindre opportunité, parce que toute chose a un temps et je ne serai pas footballeur à vie. Il faut donc que je témoigne tant que je suis dans ce milieu». «A chaque opportunité, il faudra répondre présent, et ne pas s'abstenir par peur ou par honte»

Paul Ohlott : «Qu'est-ce que cela change lorsqu'il y a plusieurs joueurs chrétiens dans une équipe?»

Demetrius Ferreira : «C'est effectivement un plus considérable, parce que cela permet d'être toujours en communion avec le Seigneur et avec des frères en Christ. Au Brésil, à chaque mise au vert, on peut se réunir pour prier et chanter ensemble, et c'est très important de vivre de tels moments».

Paul Ohlott : «Est-ce qu'il vous arrive de prier pour la victoire? Pour votre performance personnelle?»

Demetrius Ferreira : «Je demande toujours la bénédiction du Seigneur, pour la victoire parfois aussi, même si je reste conscient que ce n'est pas obligatoirement Sa volonté. Il ne suffit pas d'être chrétien pour que l'équipe remporte le match, sinon on ferait une équipe composée que de chrétiens et on serait champion tous les ans!».

Paul Ohlott : «Dieu est-il selon vous un inconditionnel du football?»

Demetrius Ferreira : «Je ne sais pas également s'Il s'intéresse au foot, mais Il s'intéresse effectivement à nous qui jouons au foot» «Avant de connaître Dieu, l'argent était mon but, et j'ai vu où cela me conduisait»

Paul Ohlott : «Demetrius, vous ne participez pas à cette Coupe du monde, mais vous en êtes l'un des supporters malgré tout. Quelles sont les 2 ou 3 équipes qui peuvent prétendre au titre selon vous?»

Demetrius Ferreira : «Le Brésil a toutes ses chances de décrocher un nouveau titre. Il a une très belle équipe. Mais c'est vrai qu'après c'est difficile de juger car il peut se passer beaucoup de choses dans une Coupe du monde. La France a une bonne équipe, mais honnêtement, je ne pense pas qu'ils seront champions du monde». «Je souhaite travailler pour le Seigneur»

Paul Ohlott : «Qu'est-ce qui manque à la France pour pouvoir selon vous pour réitérer l'exploit de 98?»

Demetrius Ferreira : «Jouer en France! Le fait d'avoir joué à domicile a contribué considérablement à leur victoire».

Paul Ohlott : «Qu'espérez-vous accomplir dans le football avant de raccrocher vos crampons?»

Demetrius Ferreira : «J'aimerai vraiment gagner un titre, parce que je n'ai pas encore été champion de France. J'ai seulement joué une finale de coupe UEFA avec Marseille et une finale de coupe de France avec Bastia, et nous avons perdu les deux. Un trophée avant de prendre ma retraite sportive me ferait vraiment plaisir».

Paul Ohlott : «Est-ce que vous ressentez l'appel de pasteur ou d'évangéliste?»

Demetrius Ferreira : «Je pense à ces choses. Je souhaite travailler pour le Seigneur. Je pense que je vais retourner en tous les cas au Brésil, mais c'est le Seigneur qui va décider et si je dois rester en France pour prêcher la Parole, je le ferai».